Que faut-il savoir sur la biopsie mammaire ?
Bien pratiquée depuis des décennies, la biopsie mammaire suscite encore beaucoup d’appréhensions quant à son déroulement et à ses suites. Cette opération qui bénéficie de techniques de plus en plus évoluées, est pourtant essentielle à l’évaluation des anomalies du sein. Mieux connaître son intérêt et ses applications vous aidera à mieux l’appréhender.
Pourquoi décide-t-on de recourir à une biopsie mammaire ?
Un médecin peut décider de recourir à une biopsie percutanée suite à la détection d’une excroissance ou d’un changement suspect des tissus lors d’un examen physique, d’une échographie ou d’une mammographie. L’opération consiste à prélever des tissus à l’aide d’une aiguille en vue de les analyser pour déterminer s’il s’agit ou non de lésions cancéreuses.
Cet examen est d’autant plus important qu’il est le seul moyen non chirurgical qui permette d’établir un diagnostic précis sur la nature de ces lésions. En cas de bénignité, il évitera à la patiente de se faire opérer inutilement. Le cas échéant, il permettra au médecin de choisir le type d’intervention le mieux adapté et ainsi, d’éviter les opérations successives.
Quels sont les différents types de biopsie mammaire ?
Il existe deux types de biopsie mammaire : la microbiopsie et la macrobiopsie. Le choix de la méthode se fera principalement suivant la nature et le volume des tissus à prélever. Ces interventions sont effectuées sous guidage échographique ou radiologique (par repérage mammographique – stéréotaxie), ou encore sous IRM.
La microbiopsie
Ce type d’examen est généralement réalisé pour diagnostiquer les masses et les nodules. En pratique, les prélèvements s’effectuent par aspiration à l’aide d’un pistolet automatique. Si cette technique est fiable à 98% pour les nodules, elle a cependant ses limites puisqu’elle ne permet pas de recueillir des volumes assez importants. De ce fait, elle est moins indiquée pour les microcalcifications et les lésions plus complexes.
La macrobiopsie
Cette technique plus récente, se base sur le système Mammotome®, un dispositif qui permet de prélever des échantillons de tissus par aspiration à vide, à l’aide d’une une aiguille de creuse de 3 à 4 mm munie d’un petit couteau cylindrique rotatif.
Contrairement à la microbiopsie, cette méthode permet de recueillir un plus grand volume d’échantillon (10 à 30 fois plus) et d’effectuer les prélèvements nécessaires en une seule ponction. Elle produit une précision de l’ordre du millimètre et une fiabilité proche de 100%.
La macrobiopsie est souvent pratiquée en cas de microcalcifications, mais aussi parfois pour l’extraction totale d’une lésion dans les cas complexes qui nécessitent une analyse complète. Ce qui permet d’éviter une biopsie chirurgicale avec pour avantage d’être moins invasif.
Comment se déroule l’examen ?
La préparation
Aucune préparation n’est nécessaire avant le jour de l’examen. Il vous sera demandé ne pas appliquer de cosmétiques sur la peau et de ne pas porter de bijoux. Il n’est pas non plus nécessaire de se mettre à jeun. Vous pouvez prendre un repas léger.
L’anesthésie
La douleur est une question qui revient fréquemment chez les patientes. Faire une biopsie n’est en aucun cas douloureux puisque l’intervention se fait sous anesthésie locale. Vous ne ressentirez donc rien mis à part une éventuelle sensation de succion.
La séance
La biopsie dure en général entre 20 et 30 minutes. Pour commencer, le radiologue effectuera des échographies ou des radiographies afin de déterminer précisément la zone à prélever. Vous devez ensuite rester immobile pendant qu’il réalise les prélèvements.
Dans le cas d’une macrobiopsie, il effectuera une petite incision pour introduire l’aiguille. Vous devez également vous attendre à entendre un claquement à chaque prélèvement. A la fin de la séance, un pansement compressif est mis en place pour limiter les risques d’hématome.
L’incision ne nécessite aucune suture et ne laissera aucune cicatrice après sa cicatrisation. Vous pourrez rentrer chez vous après le test et reprendre vos activités dans les 48h qui suivent en prenant soin de ne pas trop solliciter le bras du côté prélevé.
La biopsie du sein comporte-t-elle des risques ?
Outre la survenue d’effets secondaires transitoires (ecchymoses, gonflement), les complications liées à la biopsie mammaire sont quasi inexistantes. Néanmoins, comme pour tout prélèvement de tissus, elle peut présenter certains risques bien que ce soit rare :
- Infection. Du fait des règles d’asepsie très strictes observées durant l’intervention, ce risque est exceptionnel et on ne le rencontre que sur 1patiente sur 1000. Par ailleurs, il faut éviter de mouiller le pansement pendant les jours qui suivent.
- Saignement ou hématome. Cette complication touche environ moins de 1% des patientes. Pour limiter ce risque, des précautions doivent être prises pour les patientes sous anticoagulants et l’aspirine est à proscrire.
Quelles sont les limites de la biopsie mammaire ?
La biopsie à l’aiguille ne peut être réalisée quand les anomalies sont difficiles à évaluer par échographie, radiologie ou IRM, comme celles situées près de l’épiderme ou de la paroi de la poitrine. Par ailleurs, il peut également arriver que le diagnostic obtenu après un prélèvement percutané demeure incertain. Dans ces deux cas, une biopsie chirurgicale est proposée.
Tags: biopsie du sein, biopsie mammaire, imagerie du sein, mammaire, sein